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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 10:23

Par Étienne Gless pour LEntreprise.com  

Alcool et drogues sont à l'origine de 20 à 30 % des accidents du travail. Et coûtent aux entreprises en moyenne 1,5 % de la masse salariale annuelle. Prévenir et traiter les addictions doit devenir un impératif pour les employeurs. Voici comment.

 

20 à 30 % des accidents du travail sont liés à des addictions (drogues licites et illicites). 10 à 20 % des accidents du travail sont dus à l'alcool, qui est responsable dans 40 à 45 % des accidents mortels. Source : Inserm, Inpes, MIDLT.

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Un salarié d'une entreprise lyonnaise de logistique entre au volant d'un chariot élévateur dans les bureaux de la direction et tue une secrétaire. A Paris, un journaliste trouve la mort à moto en roulant à contresens sur le périphérique, après avoir quitté un pot de bouclage à trois heures du matin. L'enquête établira qu'il avait 2,5 g d'alcool dans le sang et que les pots de bouclage étaient quotidiens... L'employeur a été condamné au pénal. A l'héliport d'Issy-les-Moulineaux (Hauts de-Seine), un pilote privé sous l'emprise de la drogue "oublie" son client au décollage et percute un camion-citerne avant de s'écraser contre un autre hélicoptère ! Ces drames sont monnaie courante.

L'absentéisme dopé par les addictions

Aujourd'hui, 20 à 30 % des 650 000 accidents du travail recensés chaque année en France trouvent leur origine dans le fait qu'un collaborateur de l'entreprise est sous l'emprise d'une substance psychoactive : alcool, tabac, drogues illicites ou médicaments psychotropes. L'alcool est responsable à lui seul de 10 à 20 % des accidents du travail. Pis, il est impliqué dans 40 à 45 % des accidents mortels ! "Mais un Français sur cinq consomme des benzodiazépines", rappelle Philippe Perez, qui vient de monter Aden, un cabinet de conseil spécialisé dans les addictions en entreprise. Dans une étude publiée début janvier, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) a détaillé par secteur d'activité quelles étaient les substances les plus consommées. La consommation quotidienne d'alcool est chose très fréquente dans l'agriculture ou dans la construction.

1,5 % de la masse salariale annuelle, c'est ce que représente le coût de l'alcoolisme au travail en moyenne pour les entreprises françaises.

10 000 à 13 000 journées de travail sont perdues chaque jour en France pour absentéisme dû à l'alcool.

7,7 % des actifs consomment quotidiennement de l'alcool.

550 000 personnes en France ne peuvent commencer une journée sans avoir fumé un joint de cannabis.

6,9 % des actifs consomment du cannabis en cours d'année.

Les professions artistiques ou à forte exigence de performance (architectes) usent plus volontiers de la cocaïne ou des amphétamines. "Moi, c'est l'alcool gratuit qui m'a coûté le plus cher", confie Benoît Schmider, ancien publicitaire de haut vol, dans Open Bar (Steinkis), un livre racontant sa descente aux enfers. Le travail, s'il est synonyme de stress et de pression, pousserait-il à la consommation de substances ? D'après l'Inpes, 6 % des fumeurs réguliers, 9,5 % des buveurs d'alcool et 13 % des consommateurs de cannabis invoquent les problèmes liés au travail pour justifier la hausse de leur consommation. Un prétexte ? "L'exercice d'une activité professionnelle reste globalement un facteur de protection contre les conduites addictives", rappelle cependant l'Inpes, qui note que celles-ci sont plus importantes chez les chômeurs que chez les personnes en poste.

Le salarié qui prend des substances le paie cher, mais l'employeur aussi : retards répétés, arrêts de travail en rafale, qualité des tâches et des relations de travail dégradée... La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (MIDLT) a calculé que l'absentéisme du salarié "accro" est multiplié par deux à cinq, en fréquence comme en durée. Les arrêts de travail de plus de trois semaines sont multipliés par quinze ! L'entreprise enregistre aussi une hausse des incidents de production, d'où une baisse de la productivité avec désorganisation du travail, augmentation de la charge pour les autres salariés...

Pas étonnant que les addictions - alcool en tête - soient devenues dans les entreprises le troisième sujet de préoccupation, juste après les risques professionnels et les accidents du travail, loin devant le stress ou les fameux troubles musculo-squelettiques (TMS) ! Logique : l'employeur est tenu d'assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs (article L. 4121-1 du Code du travail). En cas de manquement, il peut être poursuivi pour faute inexcusable.

Priorité à la prévention

Par ailleurs, l'employeur est responsable des dommages que ses salariés peuvent causer à des tiers (article 1384 du Code civil). Les juges insistent aussi sur sa responsabilité en matière de prévention. Sa responsabilité civile, voire pénale, peut être engagée en cas d'accident d'un salarié sous l'emprise de drogues, ou en cas d'usage (ou de trafic) au sein de l'entreprise !

La consommation d'alcool, de médicaments et de drogues fait courir des risques aux salariés. Elle doit donc être évaluée et intégrée à la politique de prévention de l'entreprise. Le salarié lui-même est responsable de sa santé et de sa sécurité, mais aussi de celle de ses collègues. La Cour de cassation a ainsi justifié des licenciements au motif d'alcoolémie... comme elle a condamné des collègues de salariés ivres. Motif : non-assistance à personne en danger !

Les bons réflexes

Oser aborder le sujet plutôt que réprimer ou traiter après coup.

Impliquer les acteurs concernés dans l'entreprise : direction, DRH, assistante sociale, médecin du travail, infirmière...

Faire intervenir un groupe de prévention pluridisciplinaire formé.

Pointer les dysfonctionnements (absences, accidents, baisses de performance) plutôt que faire un diagnostic médical sauvage...

Pour un responsable de ressources humaines, il y a deux façons de considérer le problème. Prévention ou répression. La répression est la voie la plus facile : on fait des contrôles inopinés auprès des salariés soupçonnés de dépendance sur les postes à risque, on les sanctionne voire on les licencie pour faute. L'employeur peut en effet, par la voie du règlement intérieur, limiter voire interdire l'introduction et la consommation de boissons alcoolisées et de substances illicites si cette mesure est justifiée par des motifs de sécurité au travail. Bien sûr, on ne peut pas licencier pour raison de santé. "On ne licenciera pas pour alcoolisme mais pour "dysfonctionnement" au poste de travail", rappelle Patrick Buchard, dirigeant du cabinet d'alcoologie d'entreprise Hassé Consultants. A défaut de prévention, les entreprises les plus répressives attendent que le salarié ait commis une faute portant atteinte à l'image de l'entreprise ou lui causant un préjudice commercial pour l'exclure.

Pourtant la prévention (information, formation, responsabilisation) est encore la meilleure solution pour empêcher des collaborateurs de sombrer. De très grandes entreprises (Hermès, Bouygues, Veolia) ont fait ce choix. "Pour réussir une démarche de prévention, vous devez impliquer tous les acteurs concernés dans l'entreprise : la direction, la DRH, l'assistante sociale, le médecin du travail, l'infirmière", préconise Ariane Boon, alcoologue et consultante. Elle rappelle que, dans les situations d'urgence, le premier réflexe, si l'on constate qu'un salarié est sous l'emprise de l'alcool ou d'une drogue, est de ne pas le laisser accéder à son poste de travail. Et il faut non pas le renvoyer chez lui mais le faire raccompagner.

A noter que les dépistages doivent être prévus dans le règlement intérieur ou par une note de service affichée sur le lieu de travail et que l'alcootest a pour seul but de prévenir ou de faire cesser une situation dangereuse. Sur la base d'un alcootest positif, l'employeur peut toutefois prononcer une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement pour faute grave. Pour les autres drogues (cannabis, ecstasy, cocaïne... ), le dépistage ne devra s'effectuer que pour les postes à risque : travail en hauteur, conduite de véhicules, manipulation de produits dangereux...

Aider le collaborateur

Reste le fond du problème : licencier ou aider la personne malade ? Un bon réflexe est d'appeler le médecin du travail pour engager une action médicale. Lui seul peut d'ailleurs se prononcer sur l'aptitude du salarié à occuper son poste.

"10 % de l'action de notre groupe de réflexion alcool est consacré à la prise en charge de salariés en difficulté", confie Sylvie Lloret, DRH de GTM Bâtiment. Comme cette entreprise, certaines sociétés soucieuses du devenir de leurs collaborateurs, les orientent vers un cabinet d'alcoologie entreprise, qui les encourage à engager une démarche d'abstinence tout en continuant à travailler. "Deux prises en charge sur trois ont porté leurs fruits en 2009 !" se réjouit Sylvie Lloret. Le recours à une aide extérieure peut coûter moins cher à l'entreprise qu'un licenciement. Et voir un collaborateur se rétablir et redevenir performant est finalement un plaisir qui n'a pas de prix !

 

Sylvie Lloret, DRH de GTM Bâtiment: "Nous sensibilisons tout le personnel au risque lié à l'alcool"

"Dans le bâtiment, l'alcool était culturel : on buvait la petite goutte à 7 h 30 du matin avec le chef de chantier avant d'attaquer le travail. Notre politique a été de miser sur la prévention", confie Sylvie Lloret, DRH de GTM Bâtiment, filiale du groupe Vinci Construction (388 millions d'euros de chiffre d'affaires, 750 salariés). L'entreprise a mis en place en mars 2009 un groupe de réflexion alcool (Gral) comprenant une vingtaine de personnes. Le président de l'entreprise lui-même en est membre avec des représentants du personnel (CE, CHSCT...), des salariés (ouvriers, conducteurs de travaux), le personnel médicosocial (assistante sociale, médecin du travail...). Chaque membre a été formé durant cinq jours à l'alcoologie et à l'addictologie. Le groupe a bâti son identité visuelle, s'est donné un nom : Carat pour "Collectif alcool responsable au travail". Parmi ses actions, il a animé un stand lors du rituel des voeux. Grâce à des lunettes, chacun pouvait se rendre compte de la vision réduite qu'a la personne qui a bu. Un logiciel permettait de calculer l'heure à laquelle on pouvait reprendre le volant... Le groupe a aussi rédigé des notes pour les chefs de service définissant la manière d'organiser les pots : bannir les alcools forts, proposer un large choix de jus de fruits et de sodas, préciser les heures de début et de fin de la rencontre, créer des événements de convivialité différents... Tous les managers ont suivi au moins une journée de formation et 348 employés techniciens et agents de maîtrise ainsi que 111 compagnons ont été sensibilisés lors une séance d'information de deux heures. "Nous constatons un changement impressionnant des moeurs en trois ans, au siège comme sur les chantiers. Il n'y a plus la même relation à l'alcool, se réjouit Sylvie Lloret. Le traiteur est venu nous voir après les voeux, surpris qu'il reste autant de bouteilles pleines !"

"Le maintien à son poste de travail est salvateur pour le salarié malade !" - Patrick Buchard, alcoologue, fondateur d'Hassé Consultants

"J'ai créé Hassé Consultants, cabinet d'alcoologie d'entreprise, en 1989. Nous intervenons pour accompagner les salariés dépendants à l'alcool et aux autres produits modifiant le comportement. Nous en avons réinséré 1 850 à leur poste souvent en procédant à des sevrages en ambulatoire. Notre taux de réussite est de 80 % quand il y a maintien au poste de travail : cette condition est un levier crucial pour la réussite. Quand les personnes n'ont plus de travail, le taux de réussite tombe à 10 %, voire moins. On m'appelle souvent trop tard. C'est pourquoi je crée aussi des campagnes de sensibilisation sur le risque alcool ou drogues illicites, au même titre que sur d'autres thèmes de sécurité au travail. Réduire le risque alcool et drogues en entreprise sans mettre en place de dispositif préventif, ça ne marche pas."

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 12:44

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Ce document a été construit dans le cadre du plan régional de santé au travail en Alsace, coordonné par le comité régional de la prévention des risques professionnels CRPRP *. Le CRPRP participe à la définition du volet régional de la politique de protection de la santé et de la sécurité au travail et d’amélioration des conditions de travail qui se décline en trois volets :
- Il participe à l’élaboration et à l’actualisation de diagnostics territoriaux portant sur les conditions de travail et la prévention des risques professionnels.
- Il est consulté sur le plan régional de la santé au travail, qui fixe à l’échelle régionale des objectifs, des actions et des moyens en matière d’amélioration de la santé et de la sécurité au travail.
- Il rend un avis sur les orientations régionales des politiques publiques intéressant la santé et la sécurité au travail, qui lui sont soumises par les autorités publiques.

Le document

 

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 13:12

La santé au travail ne saurait se limiter à l'élimination des facteurs de risque ou au seul rappel des méfaits possibles de comportements ou situations problématiques. C'est ce que rappelle le site medecinedutravail.net qui publie une page d'information sur une approche plus positive et constructive de la santé au travail, plus à même de favoriser, dans les entreprises, un changement d'habitudes, de représentations et de cultures en la matière.

 http://www.medecinedutravail.net/dossiers-thematiques/sante-mentale/introduction-a-la-promotion-de-la-qualite-de-vie-au-travail.html

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 11:27

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Une récente étude australienne montre que travailler assis 8 à 11 heures par jour augmenterait le risque de mourir de 15% sur quatre ans.

Une récente étude a tiré la sonnette d’alarme : travailler assis toute la journée augmente le risque de mortalité. Selon les chercheurs de l’université de Sydney, une personne qui reste assise 8 à 11 heures par jour augmente son risque de mourir de 15% sur quatre ans. Une autre recherche utilisant des sous-vêtements sensibles au mouvement a lié la sédentarité et l’immobilisme à la prise de poids.

Le développement du travail précaire, irrégulier, ou en horaires décalés pose aussi des problèmes sanitaires. Le travail de nuit augmenterait les risques de diabète, de troubles cardiaques et de cancer. En cause : une perturbation des cycles de sommeil, qui dérègle l’équilibre hormonal.

La souffrance au travail peut également être morale. Les conditions de travail dans certaines entreprises inquiètent de plus en plus. Depuis la vague de suicides d’employés de France Télécom, les organisations managériales sont régulièrement pointées du doigt. Récemment, c’était au tour de la société d’assurance Groupama d’attirer les soupçons. Il y a une quinzaine de jours, deux suicides d’employés ont eu lieu en moins d’une semaine, l’un sur le lieu de travail, et l’autre entre deux rendez-vous.

Le mois précédent, deux employés de la Poste se donnaient la mort. En cause : la crise, les restructurations, et la pression managériale. Ainsi, une ancienne responsable des ressources humaines a dénoncé un harcèlement moral "érigé comme mode de management" de la part de la direction.

Autre phénomène en expansion : le "burn out" ou  "syndrome d’épuisement professionnel". Littéralement "brûler de l'intérieur" en anglais, ce terme est apparu aux Etats-Unis dans les années 70 pour désigner un épuisement à la fois physique et psychologique.

"Cet incendie intérieur résulte d'une longue exposition à un stress soutenu", explique la psychologue du travail, Lyndi van der Hout. Un phénomène qui atteint toutes les professions, mais les plus touchés sont les cadres et les professionnels de la santé ou du social, au contact direct avec le public.

Le médecin Patrick Pelloux témoignait du cas des médecins urgentistes sur le site du Figaro la semaine dernière, s’inquiétant d’une vague de suicides dans les services d’urgence et invitant à "revoir totalement le management, car on pousse les gens vers une impasse".

Afin d’éviter de tels excès, la coach Silvana Frazzetta conseille de prendre le contrôle sur ses conditions de travail : "Il faut savoir dire non, refuser les dossiers infaisables, revenir à des horaires corrects pour s'assurer un meilleur équilibre vie perso/vie professionnelle". L’employé doit éviter de subir des contraintes et des objectifs hors de sa portée : "Discutez-en avec votre supérieur hiérarchique ou un responsable RH, qui peut vous proposer un autre job, redéfinir votre mission de façon claire ou alléger votre charge de travail."

Car le burn-out découle souvent d’une forte pression, et d’une obsession pour le travail, même pendant le temps personnel dédié au repos.

Selon un sondage publié mardi 3 avril par l'Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE) et l'Union nationale des associations familiales, le travail empiète de plus en plus sur la vie privée et familiale des Français, qui aimeraient que les entreprises et l’État se mobilisent pour les aider à s’organiser.

Curieusement, 76 % des sondés estiment parvenir à concilier vie familiale et professionnelle de façon "satisfaisante". "Mais c'est au prix de beaucoup d'efforts »,notait le président de l’OPE Jérôme Ballarin : "Cela repose sur leur capacité personnelle à s'organiser et le système D." En effet, l'insatisfaction est grande vis-à-vis des employeurs : la majorité des personnes interrogées estiment qu'ils "ne font pas beaucoup de choses"pour les aider.

Selon RTL.be, les motifs de consultation médicale les plus fréquents sont le stress et l’épuisement, évoqués dans au moins 50% des cas.

La course au travail peut donc sembler dangereuse pour la santé et le moral. Pourtant, la tendance se confirme et semble aller pour s’accroitre. The Atlantic rapporte que selon le bureau de recensement américain, la productivité américaine a triplé depuis 1947. Sur la majorité du globe, les employés travaillent plus longtemps, plus vite, et les emplois stables sont de plus en plus difficiles à trouver.

En 2010, un Américain a travaillé en moyenne 1 778 heures, selon un rapport de l'OCDE comparant les temps de travail de divers pays. C’est beaucoup, mais dérisoire en comparaison avec les Coréens du Sud, qui travaillent en moyenne 2 193 heures. Les Français, quant à eux, doivent s’estimer heureux avec 1 554 heures en 2009. C’est sans compter sur les conditions de travail, qui peuvent rendre pénible un emploi sans nécessairement faire d’heures supplémentaires.

Si l’excès de travail ou ses conditions peuvent être néfastes, le chômage n’est pas forcément bon pour la santé. Les études ne sont pas unanimes à ce sujet. Certaines ne notent pas d’effet sur la santé, certaines remarquent une légèrement amélioration dans les périodes de chômage, par exemple un regain d’activité physique.

Cependant, l’essentiel des études pointent des désagréments liés au chômage. Une vaste analyse sur 20 million de personnes a observé que leur risque de mortalité grimpait de 63%, ainsi que leur risque de dépression.

Il semble donc que l’emploi soit un moindre mal. D’après une enquête publiée en mars par le cabinet Technologia, malgré les conditions difficiles, le travail reste un vecteur essentiel d’épanouissement. Plus la profession exercée correspond à une vocation, plus les contraintes peuvent être acceptées facilement. Les auteurs refusent donc d’établir une opposition grossière entre "travail néfaste et vie privée épanouissante".

source : Atlantico.fr

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 19:10
Les racks de STOCKAGE : DES RISQUES PERMANENTS totalement sous-estimés.
Les installations de stockage (essentiellement les « racks à palettes» de tous types) présentent des dangers permanents très largement sous-estimés par les exploitants de ces équipements.
Les 2 risques principaux sont :
  • La chute d'une palette, d'un contenant ou d'un colis stocké dans les racks.
  • L'effondrement de la structure elle-même
1er risque : La CHUTE d'une charge
La chute d'une charge (palette ou colis) depuis son emplacement de stockage survient généralement lors des opérations de chargement-déchargement des palettes. Il peut s'agir de la manipulation de la palette concernée, mais aussi de l'une de celles qui lui sont adjacentes.
Une telle chute de hauteur d'une charge peut avoir des conséquences dramatiques si un opérateur se trouve dans la zone concernée.
Les raisons d'une telle chute de colis peuvent être nombreuses :
  • Rupture de la palette
  • Mauvais empilement ou déséquilibre des colis sur la palette
  • Profondeur du rack inadapté aux palettes utilisées
  • Largeur des allées inadaptée aux engins en circulation
  • Sol en mauvais état générant des mouvements important du mât des engins de manutention
  • Ancienneté des engins de manutention
  • Erreur de manipulation
  • Etc ...
Les solutions pour réduire les conséquences d'un tel incident existent mai sont trop rarement encore mises en œuvre :
  • Platelages sur les niveaux pour le stockage de palettes non-euro
  • Grillages ou filets anti-chute arrières et/ou latéraux
  • Filmage ou cerclage systématique des palettes instables
  • Audit de validation des caractéristiques des équipements par rapport aux besoins de l'exploitation
2ème risque : L'EFFONDREMENT de la structure de stockage
Ce risque gravissime est la résultante d'une approche segmentaire de la sécurité des installations de stockage. Aucun des intervenants (fabricants de racks, fabricants d'engins, caristes et exploitants) n'intègre réellement les impératifs issus des autres parties prenantes.
Par exemple : les racks à palettes sont conçus en intégrant le fait que ces installations doivent être exploitées dans le cadre d'un « usage normal », ce terme sous-entendant que les charges ne viennent à aucun moment en contact brutal des structures et que les caristes les manipulent « délicatement ».
Tout professionnel de la logistique sait ce qu'il en est dans la réalité.
Mais sur cette base, le calcul des structures de racks n'intègrent des poussées horizontales que pour 5% des charges manipulées, pour compenser les défauts géométriques. Pour une installation prévue pour des palettes de 1000 Kg, cette poussée intégrée dans les calculs est donc limitée à … 50 Kg.
Les racks à palettes sont donc structurellement fragiles.
Cette fragilité du rack est masquée par une apparence de robustesse et un effet « masse » quand il est chargé. Mais ce n'est qu'une structure squelettique, auto-stable, dont la stabilité n'est assurée que par la rigidité de ses composants, par la performance des accrochages lisses/montants et par les ancrages au sol (sauf dans le cas d'installations contreventées). Pour que les efforts et sollicitations soient correctement absorbés et transmis, il est nécessaire que les structures conservent une géométrie générale quasi-parfaite, et que l'ensemble de leurs composants conservent leurs caractéristiques géométriques initiales.
Hors tous les racks à palettes sont soumis au quotidien à de nombreuses sollicitations : impacts locaux, chocs, frottement du chariot ou des palettes sur la structure, poussées et tractions de mise en place des charges, effet dynamique des palettes lors d'une dépose brutale, pressions des châssis des chariots sur les montants quand les allées sont trop étroites, etc …
Pour toutes ces causes, il est donc rare que ces structures conservent longtemps leur bon état et leur intégrité.
Hors nous l'avons vu plus haut dans cet article, ces structures ne sont pas conçues pour absorber des «chocs anormaux» d'exploitation ou des sollicitations répétées. Sous ces sollicitations prohibées, elles vont progressivement se déformer, perdre la géométrie qui assure leur stabilité, et perdre ainsi leur capacité d'absorption ou de résistance.
A noter que ces installations sont d'autant moins rigides et résistantes que les alvéoles sont plus grandes (lisses longues et niveaux espacés en hauteur).
Quand un rack est impacté c'est tout le rack en tant que « meuble auto-stable » qui est sollicité et qui peut être mis en mouvement. Hors un tel « meuble auto-stable » peut représenter un cumul de charges stockées de plusieurs centaines de tonnes.
LE DANGER MAJEUR : Les destructions progressives, lentes et progressives
La vraie source de danger est pernicieuse : elle consiste en la destruction lente et progressive de l'installation par des atteintes quotidiennes aux structures (chocs, tractions, poussées, desserrages des ancrages et de la boulonnerie, surcharges localisées ou ponctuelles). Ce véritable travail de sape fragilise progressivement l'installation dans une insouciance généralisée, en impactant et réduisant les capacités nominales des différents composants et en altérant la géométrie générale des meubles qui pourtant devrait rester quasi-parfaite pour assurer leur stabilité.
ACTIONS PREVENTIVES
Pour les installations neuves
Avant toute mise en exploitation, il faut faire réaliser une réception contractuelle de l'installation par un tiers indépendant (ni monteur, ni fournisseur) qui devra idéalement valider les aspects suivants :
  • La qualité du montage réalisé (géométrie des structures et respect de l'ensemble des règles de l'art)
  • Présence et adéquation des éléments de sécurité passive
  • La concordance entre le projet calculé et la réalité installée
  • L'adéquation entre l'installation réalisée et l'usage prévu (nature des charges, poids, etc..)
  • L'adéquation entre l'installation réalisée et les caractéristiques des engins de desserte
Pour les installations déjà en exploitation
Il faut réaliser des visites annuelles de contrôle pour identifier tous les composants déformés ou impactés qui devront être remplacés. En procédant ainsi, on permettra à l'installation de conserver ses capacités nominales et on évitera sa lente dégradation invisible.
Mais pour être pertinente et efficace, une telle visite ne doit pas se contenter de relever l'état des matériels, en listant les composants manquants ou défectueux. Elle doit également et impérativement poser un diagnostic sur les différentes adéquations dont dépend l'intégrité du rack et sur son environnement :
  • Adéquation structures / charges stockées
  • Adéquation engins de desserte / structures
  • Adéquations engins de desserte / implantation
  • Présence et pertinence de la signalisation et de la signalétique
  • Présence et pertinence des accessoires de sécurité passive
  • Circulations
En effet, dans une installation de racks à palettes, seuls les racks sont immuables alors que l'ensemble de leur environnement est susceptible de se modifier au fil des besoins de l'exploitation :
  • Modification des caractéristiques des charges stockées
  • Renouvellement régulier des engins de desserte
  • Ré-affectation des zones libres au sol
  • Changement du mode d'exploitation
  • etc ...
Il faut donc régulièrement valider la cohérence globale de l'ensemble de l'entrepôt, et de ses équipements entre eux.
Pour toutes les installations
Une maintenance permanente et systématique des racks à palettes est indispensable au maintien de leur sécurité. Un rack à palettes doit être régulièrement contrôlé et être exploité avec conscience. Les visites annuelles de contrôle doivent être suivies d'opérations de remise en état et de remplacement de pièces hors d'usage. C'est à ces seules conditions que les effondrements de racks pourront être évités, ou que leurs conséquences seront limitées si un accident imparable devait malgré tout survenir.
Le CADRE REGLEMENTAIRE
Différents textes concernant l'utilisation et la maintenance des racks à palettes :
Tous ces documents ne sont pas, à ce jour (avril 2012), d'application obligatoire mais ils forment les Règles de l'Art de la profession.
Ces différents textes ont une trame générale identique, mais diffèrent sur l'étendue des domaines couverts et sur les critères d'évaluation de l'état des composants. Ils n'intègrent aucune pondération selon le type d'installation, selon ses dimensions et caractéristiques, selon la localisation des défauts constatés. Cela rend leur application «au pied de la lettre» pour le moins délicate.
Seul un professionnel expérimenté et indépendant de tout fabricant pourra apporter à l'exploitant-utilisateur de tels racks une appréciation cohérente et motivée.
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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 12:30

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Définition 

 

Les accidents routiers professionnels comprennent :

 

- les accidents de mission qui sont des accidents du travail

-les accidents de trajet (domicile travail) qui sont considérés de la meme maniere que les accidents du travail. 

Le risque routier encouru par le salarié en mission fait partie intégrante des risques professionnels et doit figurer dans le document unique élaboré par l'entreprise.

contexte

Les accidents mortels routiers de mission représentent environ 30% des accidents mortels du travail.


Chaque année, plus de 600 salariés sont tués dans des accidents de trajet ou de mission. C'est dire tout le poids social et économique des accidents routiers professionnels. Leur réduction constitue en conséquence un enjeu essentiel.

Les statistiques annuelles sur la sécurité routière en France mettent en évidence que malgré des progrès enregistrés récemment sur le nombre global de victimes, les accidents mortels de la route liés aux déplacements professionnels sont stables.

Pourquoi s’en préoccuper ?

 

La gravité des accidents routiers est plus importante que les autres accidents. 


Malgré cela, les entreprises ont du mal à intégrer les accidents routiers comme relevant du domaine de la prévention professionnelle.

En engageant une démarche, l'entreprise peut faire des économies en éliminant les coûts directs et indirects (reclassement des salariés en arrêt, remplacements, perte de la qualité du produit...), et ainsi baisser ses coûts de production.

A quoi sont dû les risques routiers professionnels ?

 

Le risque routier a souvent des origines " multifactorielles " :

-Environnement (connaissance et état des itinéraires, travaux, météo, entrée de site, parking, ...)

-Véhicules (adaptés, aménagés, équipés, entretenus, ...)

-Organisation (horaire, préparation des tournées, choix des moyens de transport, utilisation du téléphone, ...)

-Conducteur (respect des règles , fatigue, vigilance, capacités à la conduite, ...)

L'acte de conduire est rarement considéré comme un acte lié au travail

L'entreprise n'a pas toujours conscience de sa responsabilité et de ses possibilités d'action, et c'est souvent le comportement du salarié qui est mis en doute.

Comment trouver des solutions ?


Il faut distinguer le risque routier trajet et le risque routier mission

Pour ces deux types de risques, il existe des principes communs d'analyse et de traitement :

• Trouver des solutions alternatives

• Réduire les déplacements

• Utiliser des véhicules appropriés aux trajets effectués

• Préparer les déplacements de manière à réduire l'exposition au risque

• Définir un protocole pour communiquer en sécurité

• Ajuster les compétences des salariés

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